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ne prends rien pour acquis!
15 décembre 2011

Laissez ma guinée tranquille!

Au soir de la proclamation des résultats définitifs du second tour des élections présidentielles en Guinée, une forte pluie orageuse s'était abattu sur la capitale comme pour dire, "peuple de Guinée je vous lave de tous vos différends, saisissez cette lueur d'espoir et allez de l'avant". Mais hélas les politiques en ont décidé autrement: la carte ethnique qui avait été sortie pendant la campagne n'a jamais pu retourner dans sa case une fois le combat électoral terminé, conséquence le pays va trop mal. Le pays a toujours été mal me dirons certains, ou , le gouvernement a hérité d'un État anarchique me dirons encore d'autres, tout cela est bien vrai, mais pourquoi après une année nous n'avons pas encore toutes les institutions d'un État normale ? Pourquoi continuons nous à poiroter dans la précarité comme si rien n'avait été changé ?

Eh bien la réponse à toutes ces questions est très simple, nous souffrons d'un blocage politico-social dont la responsabilité se situe non seulement au niveau de l'opposition, mais aussi au niveau du pouvoir.

La responsabilité de l'opposition:

  • Lorsque l'un de ceux qu'on peut appeler les ténors de l'opposition guinéenne, Jean Marie Doré, avait affirmé que l'opposition guinéenne était parmi les plus bêtes du monde, on avait du mal à constaté l'objectivité de ses propos mais aujourd'hui le moins que l'on puisse dire est qu'il avait raison. En effet, pour un pays de la dimension de la Guinée, il est très étonnant de voir que le nombre de partis politiques avoisine les cent, ceci dénote un manque criard d'entente, les quelques tentatives allant dans ce sens se sont soldées par des fiascos: les coalitions se forment aujourd'hui pour se défaire demain conséquence un vrai bordel au niveau des prises de positions face aux propositions et initiatives gouvernementales, chacun disant ce qui lui semble bon de dire sans analyse profonde des questions, l'idée c'est " peut importe du moment que les journaux parleront de nous". Entre eux mêmes, on assiste à une lutte farouche pour le leadership chaque parti cherchant à se prévaloir au détriment des autres, quelle bande d'amateurs. En plus, la conception du rôle de l'opposition des politiques est très pervertie: on pense qu'être opposant c'est rejeter en bloc toutes les initiatives du gouvernement, on dirait qu'ils ne suivent pas les info du reste du monde, tenez par exemple dans d'autres cieux l'opposition peut reconnaître les mérites du gouvernement si ce dernier accomplit des actes positifs. Mais chez moi, mêmes sur des petites questions il faut un bras de fer de plusieurs mois pour parvenir ne serait ce qu'à un dialogue, conséquence la Guinée n'a pas encore de parlement et donc une année après les élections nous sommes toujours en transition et ne pouvons pas accéder à l'aide étrangère, bon sang vous faites chier grave.
  • L'oppositon a aussi une grande part de responsabilité dans le blocage du dialogue social car elle ne fait rien pour calmer le jeu entre les pauvres analphabètes qui ne comprennent pas qu'ils ne sont que des objets d'un jeu politique dont ils n'ont pas la moindre idée, pour la majorité des gens en Guinée, il s'agit d'une confrontation entre l'ethnie du président au pouvoir et celle de son opposant au second tour. Mon Dieu qu'est ce que c'est mauvais d'être analphabète!A cause de l'incapacité de trouver des sujets pour un vrai débat politique, on se cache derrière l'ethnie l'idée bidon c'est, "je protège mon ethnie contre le pouvoir" au lieu de "je protège le peuple de Guinée contre le pouvoir" conséquence logique, les ethnies qui n'ont pas de figures politiques de taille ne se sentent pas concernées, quelle dérive! Juste après les élections, on a assisté à des déclarations très irresponsables de la part de leaders politiques visant à attiser la flamme, suite à des manoeuvres dans le même sens, le peuple s'est laissé divisé sans comprendre ce qui se passait. Je vous en prie laissez mon peuple tranquille.

La responsabilité du pouvoir:

  • La violation des différents accord conclus entre le RPG et les membres de la coalition arc-en-ciel  par le RPG une fois arrivé au pouvoir, a conduit à instaurer un climat de méfiance de la part de ces derniers. Une fois arrivé aux affaires, les premières mesures politiques prises par le nouveau pouvoir notamment en matière des nominations à des postes clés, a laissé entrevoir une volonté d'exclusion des autres ethnies de la gestion des affaires publiques. A ce moment donc, on a commencé à se demander si le changement prôné par le RPG lors des campagnes électorales n'était pas que de la poudre aux yeux. Et il va de soit que ces premières mesures aient largement contribué à asseoir un scepticisme et une hostilité profondes de la part des "exclus" vis à vis du nouveau pouvoir; dès lors chacun se met dans une posture de défenseur des intérêts de son ethnie au détriment du reste du peuple. Nous pouvons aussi reprocher au régime du professeur l'incapacité de pouvoir se mettre au dessus de la mêlée, en fait le pouvoir joue trop le jeu de l'opposition alors qu'il devrait juste continuer à mener des reformes pour la restructuration et la refonte de l'État en vue de poser les premiers jalons d'un État de droit et d'un décollage économique.
  • De même que nous avons signalé des défaillances imputables à l'opposition dans la mise en place d'une vive tension ethnique, le pouvoir du professeur n'est pas exempte de réprimande, au fait nous avions été très enthousiasmés par les discours sur la réconciliation nationale prônée par le nouveau régime guinéen du professeur de droit, et ces discours laissaient croient que le pouvoir était conscient de la nécessité de faire disparaître du débat politique guinéen, la carte ethnique. Mais force est de constater que ces discours n'ont pas fait l'objet de suivi réel pour leurs effectivités, et comme nous l'avons déjà vu les premières mesures concrètes ont plutôt dénoté une grande démarcation entre le discours et les actes; et comme le dit une maxime:" Quand ce que dit un homme et ce qu'il fait sont en contradiction, il vaut mieux lui juger par ce fait et non par ce qu'il dit".

 

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